dimanche 23 décembre 2007

Les influences visuelles

Lors de l’élaboration du storyboard, je pouvais me permettre d’être assez évasif quant à l’esthétique du film. Il n’était à ce stade pas indispensable de définir très précisément le design des décors et des accessoires, les couleurs ou encore la lumière… en résumé, je n’avais pas encore déterminé ce que l’on appelle la « direction artistique » du film.

Pourtant, une gamme de références visuelles commençait déjà à faire sa petite place dans un coin de ma tête. En même temps, je ne partais pas de rien puisque je disposais déjà des personnages. J’avais en effet demandé à Nicolas Marlet de créer le design des personnages avant que je ne démarre le storyboard.

Pour les décors, l’artiste qui s’est imposé de suite a été Ronald Searle (un excellent blog ici). Celui-ci ayant vécu à Paris dans les années 60, j’avais à ma disposition un grand nombre de dessins qui pouvaient me servir de point de départ pour le design des décors.

© Ronald Searle, « Ah yes, I remember it well… »

Ensuite, dans une optique plus documentaliste, j’ai rassemblé beaucoup de photos de Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson ou encore Willy Ronis. Celles-ci étaient les meilleures références pour reconstituer la vie parisienne de l’époque.

© Willy Ronis


Parmi les décorateurs de cinéma, il y a quelqu’un que j’admire énormément et dont le travail m’a beaucoup inspiré pour « French Roast » : Alexandre Trauner a débuté aux côtés de Marcel Carné et a ensuite eu une carrière internationale. Il a notamment beaucoup travaillé avec Billy Wilder.

Dessin d’Alexandre Trauner pour « Quai des Brumes » de Marcel Carné (1938)


Enfin, je dois aussi mentionner les films de Jacques Tati qui, en plus d’être un modèle de mise en scène et de comédie, m’ont toujours fasciné d’un point de vue esthétique.

« Mon Oncle » de Jacques Tati (1958)


Bref, j’avais au final pas mal de références visuelles, mais ce qui était rassurant c’est qu’elles appartenaient finalement toutes à un même univers… il y avait une certaine cohérence dans ce que j’essayais d’atteindre avec « French Roast ».

A ce stade de la fabrication du film, j’avais donc une histoire, le design des personnages, un animatique 2D et des références visuelles pour la direction artistique. A l’époque je me suis vite rendu compte que, sans producteur pour financer le film, je n’allais pas être en mesure de le concrétiser. Je décidai alors de mettre « French Roast » sur une étagère, sans savoir vraiment quand j’allais être en mesure de le réaliser.