dimanche 16 décembre 2007

L'Animatique 2D

Les images du storyboard étant désormais dans la boîte, il m'a fallu plusieurs jours avant d’obtenir une première mouture du film. La première version faisait au moins dix minutes. Très vite, j’ai dû ajouter du son – bruitage et musique – afin de mieux travailler le rythme du film.

N’étant pas vraiment équipé, j’ai créé mes propres bruitages, dans ma cuisine, en utilisant un petit magnéto. Je me suis amusé à faire tous les bruits de papiers, les froissements de vêtements, les grincements de porte, etc… et aussi les quelques voix, ou devrais-je dire les quelques marmonnements qui sortent de la bouche des personnages.

Sinon, j'ai récupéré des ambiances de rues et de restaurants sur un cd (on trouve pas mal de disques de bruitages et d’effets sonores dans le commerce). C'était assez excitant de poser tous ces sons sur les images du storyboard. En effet, une toute nouvelle dimension se formait au fur et à mesure que j’ajoutais les différentes pistes sonores.

Pour la musique, je voulais quelque chose qui corresponde à l'époque à laquelle se déroule l’histoire, c’est-à-dire les années soixante. Je me suis plongé dans ma collection de musique de films et très vite je me suis concentré sur l’œuvre d’Henry Mancini, compositeur des nombreux films de Blake Edwards que j’affectionne particulièrement. La musique qui a finalement retenu mon attention est celle de « Two for the Road », un film de Stanley Donen réalisé en 1967. J’aimais beaucoup l’un des thèmes du film et celui-ci collait merveilleusement bien aux images et à l’atmosphère du film. Cependant, j’ai toujours désiré une musique originale pour « French Roast » et j’ai vraiment hâte de travailler avec Olivier Lliboutry qui la composera bientôt. J’aurai alors l’occasion de vous en reparler.

La première version de l’animatique terminée, j'ai décidé de la montrer à quelques amis pour obtenir une première opinion. Cela a été assez difficile d’exposer ainsi le fruit des quatre ou cinq mois que je venais de passer à créer cette histoire, mais l’avis d’yeux extérieurs était alors indispensable. Cela allait être le moment de vérité. Ma première préoccupation : le film était-il compréhensible ? Ensuite, bien évidemment : l’histoire allait-elle plaire ?

Armé d’un calepin et d’un bon stylo, j'ai noté tous les commentaires qui ont fusé à l’issue du visionnage. Ainsi j'ai pu faire un certain nombre de recoupements entre les différents spectateurs. Si une remarque revenait plusieurs fois, c’est qu’il y avait certainement quelque chose à modifier. Comme je l’ai dit auparavant, ce qui est important dans ces moments-là c’est de pouvoir se raccrocher au cœur de son histoire, à l’idée de départ. Il est alors plus aisé de faire le tri entre des critiques qui révèlent des problèmes de structure et celles qui expriment une simple différence de goût.

Un extrait de l'animatique


En revoyant aujourd’hui les premières versions de l’animatique, je me rends compte à quel point le rythme était trop lent. Des dix minutes du premier montage, je suis aujourd’hui descendu à une durée de six minutes… et pourtant l’histoire est exactement la même !

J’en profite pour remercier tous les spectateurs du début qui m’ont énormément aidé en m’apportant leurs avis et conseils, toujours avec passion, enthousiasme et sincérité.