vendredi 7 décembre 2007

Le Storyboard

Du papier, un crayon, une gomme…


Le storyboard est une étape décisive dans la fabrication d’un film d’animation. Très tôt dans la conception de « French Roast », j’ai désiré raconter l’histoire uniquement à travers l’image et donc sans avoir recours au dialogue. Je voulais faire un film de personnages qui me permette d’exploiter le potentiel incroyable de la pantomime. C’est donc très naturellement, après avoir écrit un synopsis de quelques pages et avoir bien établi la structure de mon histoire, que je suis passé à l’élaboration du storyboard, sans vraiment passer par la case scénario. Cela m’a permis d’explorer visuellement des idées de comédie en travaillant directement la mise en scène, le rythme de l’action, le jeu des personnages et leurs attitudes (respectivement le staging, le timing, l’acting et le posing… termes plus communément usités en animation).

J’ai donc commencé à dessiner le storyboard, sans vraiment m’appliquer à faire de beaux dessins (j’envisageais ensuite de réaliser une version « propre »), et cela pour préserver une certaine spontanéité et surtout ne pas perdre l’idée originale du film. La période d’écriture, qu’elle soit par les mots où en images, est un moment où l’on demeure très fragile, très vulnérable. L’histoire n’étant pas encore figée, on reste en effet perméable aux diverses influences et commentaires, d’où l’importance de savoir exactement ce que l’on veut dire.

Qu’est-ce qui fait que je veux raconter cette histoire plutôt qu’une autre? Quels sentiments, quelles émotions cette histoire fait-elle raisonner en moi? Ce n’est pas toujours facile de répondre à ces questions, car souvent les raisons pour lesquelles on désire raconter telle ou telle histoire sont plus floues, voire plus inconscientes qu’on ne le pense. Mais je crois que c’est essentiel d’y réfléchir avant de se lancer dans la fabrication d’un film qui peut parfois prendre plusieurs années à se concrétiser.

Aujourd’hui, c’est ce qui me permet de garder les idées claires dans les moments où je dois prendre rapidement une décision sur tel ou tel aspect du film.

Bref, après plusieurs semaines de travail, me voici devant un tas de crobars sur des feuilles volantes (je n’avais même pas pris le soin de photocopier des pages de cases vides bien propres) qu’il va me falloir scanner, retoucher dans photoshop (les cases dessinées à la main étant pour la plupart de travers !) et ensuite importer dans un logiciel de montage pour commencer à y voir plus clair. A ce stade, je décidai finalement de ne pas « cleaner » mon storyboard, car j’estimais qu’il était assez compréhensible pour être utilisé tel quel et aussi parce que je craignais que les dessins perdent de leur expressivité… et aussi parce que ça prend du temps !


Une série de vignettes du storyboard final